Beaucoup de détails sur la petite enfance d’Ellie sont un mystère pour elle. Des bribes de conversations chuchotées, des mots griffonés sur du papier, sont les seuls indices qui ont pu lui permettre de commencer a reconstruire le casse-tête de son existence. Elle sait que dès son plus jeune âge, elle fu placée en famille, elle a vu à quelques reprises cette femme qui lui a donné vie mais à qui elle n’a aucun attachement émotif (et c’est bien réciproque), mais les détails n’ont jamais été plus clair.

Elle aurait pu être malchanceuse, et tomber des des familles horrible. À l’exception des Beckett avec leur terrible rotweiler, Daisy, elle n’a jamais été inconfortable, ou pire, en famille d’accueil. Non c’est simplement le destin qui lui jouait des tours et écourtait son séjour. Certains n’avaient plus de place une fois leur enfant biologique arrivé, d’autres devaient déménager pour le travail etc. Non, Ellie ne s’en portait pas plus mal à l’exception de l’école. Entre ces quatre murs, elle devait subir les moqueries de ses camarades et la pitié des enseignants. Tous la voyaient comme un pauvre bébé oiseau hors du nid ou une bête sauvage. Pour son bien, avait-on dit, on l’inscrivit dans le programme de mentorat de l’école, où les élèves ayant besoin d’un petit coup de pouce de plus se retrouvaient jumelé avec un bénévole. C’est ainsi qu’elle se trouva dans le chemin d’un sympathique hurluberlu, Alfred Mott. Le fillette se lia rapidement d’amitié avec son mentor quadragénaire et toutes ses histoires loufoques de voyage interstellaire. Avec la permission de ses gardiens, Ellie et Alfred se mirent a faire des activités hors du programme, leurs moments favoris étant les soirs où ils pouvaient aller observer les étoiles.

Au fil des années, elle changea quelques fois de famille encore, mais Alfred et sa famille devinrent comme une constante pour la jeune Ellie. Ce n’était plus que le quadragénaire qui avait développé un intérêt pour la petite: la fille d’Alfred, Sylvia, adorait amener la petite au centre commercial pour pouvoir la gâter comme jamais elle n’a pu le faire avec sa propre fille, et que dire de Donna et son mari, Shaun, qui semblait ne venir visiter comme par hasard que lorsque la petite était dans les parages, avec un nouveau jeu à essayer ou une nouvelle activité.

Puis la nouvelle tomba. Ellie avait 11 ans, bientôt 12 et les Henry chez qui elle résidait allaient devoir quitter pour l’Écosse retrouver de la famille malade. Il fallait une nouvelle famille pour la jeune fille, mais plus les enfants vieillissaient, plus c’était difficile de trouver des familles, et Ellie le savait bien. Il lui aura fallu probablement aller vivre loin maintenant. Surprise, lui révéla-t-on, depuis quelques mois déjà, Donna et Shaun, convaincu par Alfred, avaient entrepris les démarches pour pouvoir servir de famille d’accueil, et bien que le placement de la petite ne soit pas assuré, avec un bon mot de la travailleuse sociale qui a vu Ellie grandir avec ces gens, elle n’eut pas besoin de partir.

Mais Ellie se doutait bien que son temps avec les Temple-Noble ne serait pas éternel, du moins statistiquement, et décida d’en profiter au max. L’univers décida de la surprendre une fois de plus. Elle avait près de 15 ans maintenant quand la travailleuse sociale demanda à la rencontrer. Le coeur gros, Ellie s’y rendit, se doutant que ce serait probablement la fin. Au contraire, on lui expliqua alors que sa mère biologique (qu’elle n’avait pas vu depuis au moins 2 ans) comptait maintenant signer les papiers renonçant a tout droits parentaux. Ellie pouvait maintenant être officiellement adoptée. Ça prit du temps, des efforts et de la paperasse mais pour son 16e anniversaire on pu enfin présenter à la jeune fille son certificat d’adoption. Elle serait désormais Elisabeth Rose Temple.

Encouragée par Alfred et Donna, Ellie appliqua dès sa sortie de l’école pour travailler comme agente de bord pour British Airways, poussée pas une envie de voyager et voir le monde que sa mère adoptive pouvait bien comprendre (“tu es plus courageuse que moi, je regrette souvent de ne pas avoir voyagé plus... quelles aventures j’aurais pu avoir...” lui avait-elle dit un jour). Ses aventures furent soudainement arrêtées quand elle reçu la nouvelle du décès d’Alfred. Elle revint au plus vite auprès de sa famille, ne voulant être nulle part ailleurs au monde pour vivre ce terrible coup. Pendant un moment elle considéra même tout laisser pour rester. Sylvia et Donna ne semblant pas pouvoir ce remettre de leur deuil, peut-être que sa place était ici, à Chiswick, pour aider sa famille. Une lettre du vieil homme laissé derrière pour elle lui fit changer d’avis.

“Ma chère Ellie,
Si cette lettre te trouve, je ne suis plus là pour te la remettre. Et ce n’est pas la fin du monde. Croit moi, la fin du monde je l’ai vu, et j’en suis revenu. Tu es une personne absolument extraordinaire, et ne laisse personne te convaincre autrement. Tu as un destin fabuleux à l’horizon je le sais. Beaucoup d’aventures t’attendent si tu sais où les chercher. Il n’est pas trop tard pour toi. Tu peux encore le trouver. Quand tu croiseras son chemin, et je sais que tu y arrivera, tu diras au Docteur que jusqu’à la fin, je l’ai remercié de tout ce qu’il a fait pour nous, et que je sais qu’il prendra bien soin de toi.
Fonce, et vit toute les merveilleuses histoires qui t’attendent.
Ton meilleur ami,
Alfred M.

P.S. personne d’autre ne peut connaître le contenu de ce message, c’est pour toi et moi.”

Bouleversée mais désirant plus que tout honorer l’homme qui a changé sa vie, Ellie reprend donc sa vie mais avec un nouveau but: elle va trouver ce docteur (avoir un nom aurait été plus facile) et transmettre le dernier message d’Alfred. C’est la moindre des choses.