Chapitre 1 – Une enfance dorée

Cela aurait pu être une enfance comme les autres, mais aucun Seigneur du Temps ne peut prétendre avoir eu une enfance digne de ses petits camarades en bas âge. Ma mère, une Gallifreyenne originaire d’Arcadia, se nomme Kadilla est l’unique épouse de mon père, Gaetan lui-même membre du Haut Conseil de Gallifrey au service de notre Seigneur Président Rasillon. À cette époque, celui-ci était considéré comme un Dieu vivant.

On peut dire que leur rencontre est tout à fait hasardeuse et Kadilla était plutôt une personne vivant initialement dans les bas-fonds de la citadelle. Mais c’est au cours d’une mission du Haut Conseil visant à réprimer la révolte encouragée par quelques Seigneurs du Temps renégats. Kadilla n’avait rien avoir aux affaires du Haut Conseil, mais elle s’est retrouvée dans l’histoire malgré elle. Gaetan a su la protéger de cette infamie et ils sont restés en contact jusqu’à quelques siècles après.

Les sentiments ne sont apparus que six cents ans après cet événement. À cette époque Kadilla avait fini par trouver un emploi en tant que servante avec l’appui de Gaetan. Le destin a fait le reste et ils ont fini par vivre ensemble à Arcadia puis se marier deux ans après leurs retrouvailles. Le mariage eut lieu dans des conditions extrêmement simples : les familles des mariés et les amis proches. Pas de cérémonie faramineuse digne d'un membre de la famille royale. Les deux époux avaient au plus simple, car ils voulaient aussi de la tranquillité. Gaetan n'aurait pas apprécié que les médias s'en mêlent... Il voulait que sa famille soit à l'écart de tout ça...

Les siècles se sont écoulés et notre famille s’est agrandie avec trois frères tous devenus des Seigneurs du Temps. Quant à moi, ma venue ne s’est pas tout à faite comme à l’ordinaire c’est-à-dire sans les métiers à tisser et ce malgré l’interdiction de Rassilon. C'est ainsi que je poussai dans le ventre de ma mère alors que mon père continuait à servir notre Seigneur Président et le Haut Conseil. Heureusement l’accouchement de Kadilla, annoncé par la Prophétesse se produit alors que Gaetan se trouvait à Arcadia. Je suis donc née de façon naturelle contrairement à mes trois frères aînés.

J’ai grandi dans une famille très nombreuse, je ne calcule pas le nombre de personnes que contient mon entourage. Comme tout Gallifreyen nommé Time Tots, mon enfance n’a pas été des plus tristes. Puis à mes huit ans, je fus emmenée dans la zone aride pour subir le rite d’initiation des Seigneurs du Temps qui consistait à regarder à travers le schisme du Temps lui-même. Une opération des plus douloureuses et c’est ainsi que j’ai choisi de devenir la Chirurgienne !

Chapitre 2 – L’Académie de Gallifrey.

Cette académie n’a rien de normal, certes, les cours sont identiques que dans une école classique. Les Mathématique, les Sciences, approfondissement du Gallifreyen, les arts du combat, la stratégie, la diplomatie, l’histoire de Gallifrey et du Chapitre Prydonian, la géographie, la survie, la phytothérapie, le secourisme, combat au corps à corps proche des arts martiaux. Enfin bref, on peut dire que l’enseignement reçu et des plus complet. Rien n’échappe aux initiés qui sont alors formés.

Les années d'étude sont très longues et les loisirs se réduisent avec les années d'ancienneté. En première année, les enfants peuvent rentrer chez eux tous les weekends et jours fériés, mais à partir de la quatrième année, cela se réduit de sorte à sevrer les enfants de la présence de leur parent. Malgré le poids de l'honneur familial sur mes épaules, je me suis toujours débrouillée pour rester en compétition allant même parfois à affronter les meilleurs. J’en ai pris des coups, mais j’ai beaucoup appris et au fil du temps, j’ai fini par rejoindre le haut de la liste pour le plus grand plaisir de mon père.

Chapitre 3 – Une vie régie par le devoir.

Après être sortie de l’académie, je me suis perfectionnée dans les différents arts de guérison des Seigneurs du Temps. Il ne faut pas croire qu’on se guérit uniquement avec la Régénération. Il y a bien d’autres méthodes lorsque la première est « inutilisable ». Entre temps, étant une soldate (bien que je me suis toujours considérée comme piètre combattante) je devais servir avec loyauté ma planète, concilier les deux furent extrêmement difficile. Mes trois frères aînés cessaient de dire que je n’y arriverai jamais, non pas parce que je suis une Dame du Temps, mais parce que je mettais toujours la barre bien plus haute que ma tête.

Les siècles défilèrent devant mes yeux, il y a eu de nombreux haut et bas. Des moments d’incertitude et de doute. Ce qui ne me tuait pas me rendait plus forte. Avec le temps, j’ai gentiment monté en grade et j’ai fini par travailler dans l’hôpital central du Capitole. Mon expérience était chaque jour mise à l’épreuve, sauf que j’aimais ce que je faisais. Me perfectionner, faire évoluée nos connaissances, rien ne semblait me faire peur. Entre temps, j’avais rencontré les Sœurs de Karn, les gardiennes de la flamme sacrée. Pendant environ une centaine d’années, j’étais restée en leur compagnie pour en apprendre toujours plus. Car oui, j’ai une soif insatiable de connaissance. Puis, j’appris également les arts chamaniques de différents peuples vivants autour de Gallifrey.

Chapitre 4 – Une existence bouleversée.

Ma vie aurait pu être des plus banales sans une rencontre des plus hasardeuses avec l’un des Seigneurs du Temps, les plus connus de tout Gallifrey : Le Maître. J’avais entendu parler de lui et de son ami le Docteur. Mais, je ne m’étais jamais véritablement intéressée à leur histoire sauf quand le Docteur a fait irruption dans mes quartiers pour me faire tout un scandale ! Je savais que ces deux Seigneurs du Temps étaient considérés comme des Renégats, le reste, je l’ignorais. J’ai rencontré le Maître au détour d’un couloir dans la Citadelle, il avait été convoqué par le Haut Conseil. Je me souviens très bien de son regard vis-à-vis de moi, et des circonstances de notre rencontre. Aujourd’hui, j’en rigole parce que je le connais que trop bien !

J’ai eu d’autres occasions de le croiser, bien qu’il était la plupart du temps sur une planète nommée Terre. Ne me demandez pas comment, je savais ça. Puis un jour, je me suis penchée sur son cas. Je voulais savoir quelle était la cause de son mal. J’ai travaillé là-dessus pendant très très longtemps. Contrairement aux autres Seigneurs du Temps, j’avais de la pitié et de la compassion pour lui. Je ne le voyais pas comme un ennemi au contraire, mais comme un « homme » incompris. J’ai toujours fait de mon mieux pour l’aider, bien que monsieur faisait sa forte tête et cela me plaisait ! Sauf qu’il n’a pas toujours été ainsi, plus le temps passait et plus, je le voyais s’enfoncer. Et le Docteur qui me mettait des bâtons dans les roues, car contrairement à lui, je ne l’ai JAMAIS abandonné… Et je suis tombée amoureuse de lui, comme on dit si bien, l’Amour chez les Seigneurs du Temps est bien plus complexe que chez les misérables humains.

Chapitre 5 – La Dernière Grande Guerre du Temps.

Il a fallu que le Docteur fasse encore des siennes pour que notre peuple en pâtisse… La Guerre du Temps, la plus sanglante et violente guerre de tout l’univers. Comment pourrais-je oublier cela ? N’importe quel Seigneur du Temps vous dira que cette expérience restera à jamais marqué dans leur mémoire et dans leur être, y compris moi. Vous savez les petites guéguerres humaines à côté sont totalement insignifiante…

Je ne pensais pas comme tous ceux de ma race qu’elle durerait aussi longtemps et que les répercussions de celle-ci seraient aussi catastrophiques. Que ce soit sur le plan humain que psychologique. Nous qui fûmes autrefois un peuple pacifiste, nous avons fini par devenir aussi monstrueux et immoraux que nos ennemis. Seule la victoire comptait, peut nous importer les conséquences. C’était la toute première fois de mon existence, que je voyais autant de violence, de haine, de colère et de rancœur dans les yeux de mes frères sœurs. Ce fut à cette époque-là que notre ancien Seigneur Président Rassilon fut ramené d’entre les morts pour mener notre peuple durant cette lourde guerre.

Dirigé d’une main de fer par celui-ci, mon rôle a été d’une part de protéger le Haut Conseil dans le capitole. J’assurais leur sécurité, je vais veiller au bon fonctionnement de celui-ci. De l’autre, je devais me rendre sur le front pour m’occuper de soigner les soldats gravement blessés. Ou d’aller chercher quand je le pouvais ce qui était tombé au combat. Ou combattre comme tous les autres tout simplement.

C’est durant cette période extrêmement difficile, que Rassilon me convoqua pour faire de moi, l’un des officiers d’élite sous les ordres du général. Je faisais désormais partie du Haut Commandement de Guerre de Gallifrey. Cette promotion m’étonnait, je savais pertinemment que notre seigneur préside avec des yeux sur moi. Il me considérait comme sa favorite, ce qui n’était pas véritablement le cas de mon côté. J’ai donc servi avec loyauté le général, l’un des rares à avoir eu la tête sur les épaules et être lucide.

Malheureusement pour nous, cette guerre s’est très mal terminée. Nous étions devenus des monstres, totalement corrompus. Nous avions épuisé tout ce que nous avions, pour tenter de mettre fin à cette guerre sanglante. La prophétesse nous le disait sans cesse, que nous allions la perdre. Ce que bien sûr notre Seigneur Président refusait, c’était légitime non ? Je savais que la fin était proche, je me refusais à me dire que notre race allait disparaître. Celui qui m’a ouvert les yeux sur la réalité fut bien évidemment le Maître de la Guerre du temps. Ayant conscience de ce qui nous attendait, j’ai tenté de le renverser. J’avais entre-temps entendu que le Docteur s’était emparé du moment et qui n’allait pas tarder à l’utiliser contre nos. Je fus très sévèrement punie pour mon acte de trahison. Ma famille fut massacrée, exterminée. Quant à moi, je fus traînée en cour martiale.

Chapitre 6 – Une vie d’humaine…

Je fus donc jugée par cette cour martiale, j’aurais pu être condamnée à l’exécution pure et simple. J’étais tout de même accusée de très haute trahison, de rébellion, et de sédition. Malgré tout, inquisitrice sous l’influence de notre Seigneur Président, refusa qu’on me donne un tel châtiment. Il avait une tout autre idée en tête, on me condamna à l’exil et au bannissement. Mais ce n’était pas tout, j’allais devenir une humaine, la pire humiliation. Seigneur du temps. Je refusais catégoriquement de céder à ce chantage. Je préférais encore me faire exécuter ou désintégrer. Rien n’y fit, je fus condamnée à l’exil sur terre. Je me demandais intérieurement comment est-ce qu’ils allaient réussir me faire sortir de la planète en sécurité sans que nos ennemis s’en rendent compte. On m’emmena de force, pour me transformer en humaine. Ainsi l’on réécrit mon code génétique, sans que j’aie le moindre souvenir de mon passé.

Je me réveille des heures plus tard sur terre, sans le moindre souvenir de cette guerre ni de ce que je fus autrefois. J’avais une tout autre existence sur cette planète. J’étais une jeune fille issue d’une famille d’immigrés qui avaient fui la pauvreté du Bangladesh, pour venir s’installer en Angleterre. Je maîtrisais parfaitement l’Anglais en plus de l’Hindi. Mon souhait était de faire des études à l’Université d’Oxford.

Je participais donc aux examens d’entrée, ce fut très difficile. Je savais que le niveau était extrêmement élevé et que les places au soleil étaient extrêmement rares. Je réussis tout de même et fus acceptée dans cette université. Je jouissais d’une grande intelligence, je ne les ai jamais véritablement d’où est-ce qu’elle venait. On me traitait de surdouée, de petits génies.

Ce ne fut que le début des problèmes, je n’arrêtais pas de faire des cauchemars et des rêves étranges. Sans y comprendre quoi que ce soit ni avoir la moindre explication. Au début, je n’en avais pratiquement pas. Une fois de temps en temps. Mais au fil du temps, ces rêves sont devenus beaucoup plus forts et intenses. C’était à un tel point que ma perception de la réalité commençait à être fortement ébranlée. Cela me rendait malade, j’avais l’impression de devenir complètement folle. Mais je n’avais pas que cela comme souci, étant fille d’immigrés, je subissais constamment les moqueries et le racisme.